Paradoxe : la Mini a beau être minuscule, c’est un monument. Une de ces voitures qui ont mis l’Europe sur les roues, qui ont plu à tout le monde, du jeune couple fauché (comme les coccinelles et les 2 chevaux elle se voulait avant tout populaire) à la star (John Lennon, Steve McQueen, Enzo Ferrari ... l’élite mondiale a roulé en Cooper), et qui ont tout fait, du shopping au rallye de Monte-Carlo. Toujours à la mode depuis 1959 malgré l’absence (ou si peu) de retouches cosmétiques ! Il était donc naturel qu’elle soit élue 2éme voiture du siècle.
Il a fallu pour cela Alec Issigonis, son génial créateur qui résolut le dilemme d’une habilité pour 4 personnes avec une longueur de 3.05m en inventant l’ensemble mécanique en position transversale.
Puis John Cooper l’homme qui dynamita la formule 1 lorsqu’il introduisit le moteur central (les premières F1 avaient leur moteur à l’avant). Comme Amédée Gordini pour les Renault Dauphine et R8 ou Colin Chapman (Lotus) pour la Ford Cortina, John Cooper a sublimé l’extraordinaire potentiel sportif, alors insoupçonné, de la Mini. Il ne lui manquait que des chevaux et une pince de cachet insulaire un peu snob (peinture bicolore, chromes, quelques badges magiques…), pilotes et amateurs se chargeant d’asseoir définitivement le mythe de la Mini bombe.
Il ne faut pas croire qu’une Mini Cooper ce soit du « look » et rien d’autre. Au contraire, la Mini c’est un maximum de sensations … même à l’arrêt ! Moteur en marche tout semble vibrer comme si la mécanique était directement soudée à la caisse sans le moindre silentbloc. Ajoutez à cela une position de conduite non conventionnelle façon karting, assis au ras du bitume avec le volant très en hauteur, un jeu de pédales resserrées, et vous êtes dans l’ambiance. Ici réside l’intérêt d’une Cooper : elle offre de réelles sensations de conduite sans pour autant avoir besoin de frôler la mort. Pour certains c’est un vrai kart qui ne nécessite aucun cours de pilotage. C’est également une voiture pour faire des courses sur routes de campagne et une fois préparée c’est Monte-Carlo tous les jours.
Alors bien évidemment, comme l’engin est homologué sur toutes les routes, il fait aussi des miracles en ville. C’est un véhicule brillant d’agilité, et quand l’heure de la récré a sonnée, il suffit d’un trou de souris pour ranger son joujou extra.
Toutefois, comme toutes les médailles, la Mini, a son revers. Toutes ses qualités qui font d’elle une voiture hors norme sont accompagnées de défauts. La Mini faisant partie de ces autos dites de « caractère », son utilisation requiert une certaine philosophie. Les petits soucis sont livrés d’origine, mais ils ne sont pas bien méchants et, au bout d’un moment, on en a vite fait le tour. L’absence de 5éme et la faible autonomie de son réservoir ne font pas d’elle une grande routière. Le volume de son coffre encombré par la roue de secours, la batterie et le ou les réservoirs d’essence est ridicule. Si la Mini est coutumière des problèmes mécaniques et par-là même des contre-visites au contrôle technique cela s’explique.
Tout d’abord l’entretien de ces voitures a souvent été négligé et elles ont été usées à n’avoir roulé que sur des parcours urbains. D’autre part voiture populaire, la Mini n’était pas destinée à voir sa puissance doubler. Aussi malgré les améliorations reçues au fil des ans, une certaine fragilité subsiste. De plus l’inaccessibilité de la mécanique n’est pas là pour arranger les choses. A la moindre intervention il faut démonter la calandre et le capot (pour ne pas s’ouvrir la tête sur le crochet de fixation). Il convient également de noter que des outils côtés en pouces seront parfois nécessaires.
Il est donc naturel que la Mini ait ses détracteurs, mais elle a surtout ses adeptes. Plus que des adeptes se sont de vrai amoureux de la Mini qui comme tout passionnés se réunissent en clubs.